Dimanche 8 mai 2022

Quatrième dimanche de Pâques (C)

Mes brebis écoutent ma voix

Jean 10, 27-30

Textes de la liturgie
(à consulter ici)

  • Actes des apôtres 13, 14.43-52  : Paul et Barnabé à Antioche de Pisidie.
  • Psaume 99 : Nous sommes son peuple, son troupeau.
  • Apocalypse 7, 9.14b-17 : Une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues.
  • Jean 10, 27-30 : Mes brebis écoutent ma voix.

Mosaïque du Bon Pasteur (425-450)
Mausolée de Galla Placidia – Ravenne (Italie)

Voir une vidéo de croire.com sur cette mosaïque

L’homélie

Frères et Sœurs,

La Parole de Dieu nous invite aujourd’hui à habiter trois lieux bibliques.

Le Temple de Jérusalem d’abord. Nous sommes au cœur de la ville où, selon le psaume, « tout homme est né » (Ps 86,5). C’est, symboliquement pour la Bible, le cœur de l’humanité. « Jésus va et vient sous le portique de Salomon » (Jn 10,23) ;d es hommes et des femmes l’écoutent, ce n’est pour eux que du bonheur ! Il est des leurs, il est fils de David, du peuple de Dieu. Et aujourd’hui il leur annonce qu’il est Un avec son Père, Dieu, et qu’il est pleinement chez Lui avec ceux que son Père lui a donnés. Il est le Messie que tous attendaient, il est le berger des brebis qu’il protège de la mort et conduit à la vie éternelle. Nous sommes aujourd’hui encore ces brebis qu’il conduit. Réjouissons-nous !

Et puis il y a la ville d’Antioche, plusieurs années plus tard. Les Actes des apôtres nous racontent l’espérance des hommes et des femmes du temps de Jésus. A l’écoute de Paul et de Barnabé, ces gens aspirent à vivre au-delà de leur détresse, de leur maladie et de la mort. Ils sont de plus en plus nombreux. Et cela fait tache d’huile… au-delà de Jérusalem… Nous sommes dans la synagogue d’Antioche. Ce ne sont pas seulement les juifs mais aussi les grecs nombreux dans cette ville portuaire qui viennent écouter Paul et Barnabé. « Les païens sont dans la joie ». Et tous ces gens, on les appelle « chrétiens » (Ac 11,26), parce qu’ils suivent Jésus, le Christ.

Ce grand mouvement d’enthousiasme dans le Temple de Jérusalem et, plus tard, dans la synagogue d’Antioche, n’est pas sans violence car l’espérance annoncée par Jésus, par Paul et Barnabé s’oppose aux forces du mal… Les juifs refusent Jésus, un des leurs pourtant. Ils le feront mourir sur la Croix parce qu’il s’est dit être Dieu. Ils refusent que Jésus soit Dieu, le fils du Père. Et nous le savons, les persécutions se sont abattues sur les chrétiens, comme sur Jésus… Depuis deux mille ans, ce combat n’a cessé d’exister. Il n’est pas étonnant qu’il se manifeste aujourd’hui encore sur toute notre terre, comme dans nos propres vies où le bien s’affronte constamment au mal…

C’est alors que l’Apocalypse nous emmène en un troisième lieu, la Jérusalem du ciel. Ce livre dessine l’avenir de nos vies, pour l’au-delà, pour la vie éternelle. Si nous le voulons, nous ferons partie de « cette foule immense, que nul ne peut dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues ». C’est toute notre humanité que Jésus rassemble aujourd’hui encore et que l’Apocalypse imagine à la fin des temps. Ce que nous vivons dans nos contradictions, dans ce combat entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, recevra la récompense promise par Jésus : nous serons définitivement aux sources de la vie, nous n’aurons plus faim, nous n’aurons plus soif, « Dieu essuiera toute larme de nos yeux » (Ap 7, 17 et 21, 4).

* * *

Cette vie éternelle est notre espérance. Et c’est dans cette attente, que nous vivons notre vie de tous les jours qui justement n’est pas drôle tous les jours. Chacune, chacun d’entre nous dans le silence de son cœur mesure la distance qu’il y a entre la réalité de son existence et l’espérance de la vie éternelle. Oui aujourd’hui encore il nous arrive d’avoir faim, d’avoir soif, de souffrir, de faire souffrir, de mourir même. Nos yeux souvent pleurent des larmes de tristesse et de détresse.

L’Évangile nous dit que Jésus est là devant nous, il nous connaît tous, il connaît même nos ennemis, même ceux qui nous font souffrir, même ceux que nous faisons souffrir… Il les aime comme le berger aime ses brebis… Il nous aime et nous entraîne derrière lui car il nous connaît chacun, chacune par son nom. Et si nous le désirons, si nous acceptons de le suivre, il nous mènera à son Père…

Et nous-mêmes nous entraînerons derrière nous, à sa suite, ceux qui nous entourent, proches de nous, comme ceux qui sont les plus loin, et que nous allons aimer de tout notre cœur, même nos ennemis. C’est bien pour cela que l’Église a choisi ce dimanche au cœur du temps pascal pour en faire le dimanche des vocations : chacun, chacune d’entre nous, nous sommes appelés à témoigner de l’espérance que Jésus annonce au cœur du Temple de Jérusalem, comme dans l’Eucharistie que nous allons maintenant célébrer. Il est le berger, il est la vie pour tout homme en ce monde.

Tout homme en ce monde ? Bien sûr, c’est la vocation de tout être humain en ce monde : l’homme ou la femme d’action qui rayonne du dynamisme de Dieu, en famille, au travail, le prêtre ou la religieuse consacrée, le laïc en service, mais aussi l’homme ou la femme de prière dans son monastère… Surtout le plus petit qui témoigne de la bonté de Jésus, le plus petit, celui qui souffre, qui est handicapé de toutes sortes de maux, celui qui est rejeté, celui qui n’a rien, celui qui est atteint par la maladie ou la vieillesse…

Tout homme en ce monde c’est chacune et chacun d’entre nous. Qui que nous soyons, nous sommes appelés à témoigner de l’amour de Dieu…

Père Henri Aubert  s.j
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Pour accompagner la prière

Si le père vous appelle

Paroles : Didier Rimaud – Musique : Jacques Berthier

  1. Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime,
    dans le feu de son esprit, Bienheureux êtes-vous !
    Si le monde vous appelle à lui rendre une espérance,
    à lui dire son salut, Bienheureux êtes-vous !
    Si l’Église vous appelle à peiner pour le royaume
    aux travaux de la moisson, Bienheureux êtes-vous !

Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
Car vos noms sont inscrits pour toujours dans les cieux !
Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
Car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu !

  1. Si le Père vous appelle à la tâche des Apôtres,
    en témoins du seul Pasteur, Bienheureux êtes-vous !
    Si le monde vous appelle à l’accueil et au partage,
    pour bâtir son unité, Bienheureux êtes-vous !
    Si l’Église vous appelle à répandre l’Évangile
    en tout point de l’univers, Bienheureux êtes-vous ! R/
  2. Si le Père vous appelle à quitter toute richesse,
    pour ne suivre que son Fils, Bienheureux êtes-vous !
    Si le monde vous appelle à lutter contre la haine
    pour la quête de la paix, Bienheureux êtes-vous !
    Si l’Église vous appelle à tenir dans la prière
    au service des pécheurs, Bienheureux êtes-vous ! R/
  3. Si le Père vous appelle à parler de ses merveilles,
    à conduire son troupeau, Bienheureux êtes-vous !
    Si le monde vous appelle à marcher vers la lumière
    pour trouver la vérité, Bienheureux êtes-vous !
    Si l’Église vous appelle à semer avec patience
    pour que lève un blé nouveau, Bienheureux êtes-vous ! R/
  4. Si le Père vous appelle à montrer qu’il est tendresse,
    à donner le pain vivant, Bienheureux êtes-vous !
    Si le monde vous appelle au combat pour la justice,
    au refus d’être violent, Bienheureux êtes-vous !
    Si l’Église vous appelle à l’amour de tous les hommes,
    au respect du plus petit, Bienheureux êtes-vous ! R/