Dimanche 25 juin 2023

12ème dimanche ordinaire (A)

Lectures

  • Jérémie 20, 10-13 : Il a délivré le malheureux de la main des méchants.
  • Psaume 68 : Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi.
  • Romains 5, 12-15 : La grâce de Dieu s’est répandue en abondance sur la multitude.
  • Matthieu 10, 26-33 : Vous valez plus qu’une multitude de moineaux.

Lire les textes de la liturgie

Soyez donc sans crainte !

 

 

L’homélie

Frères et sœurs,

Frères et sœurs, dans son Evangile, Jésus encourage ses disciples à ne pas avoir peur. Il vient d’appeler les douze… C’était l’évangile de la semaine dernière… Il vient de les envoyer vers ceux qui sont dans la détresse et la misère, aux « brebis perdues de la maison d’Israël » (10, 6), pour leur annoncer que le Royaume des Cieux est arrivé. Il leur a donné autorité pour chasser les démons et guérir toute infirmité et toute maladie. A la suite des douze, nous avons nous aussi reçu de Jésus la tâche et le pouvoir de guérir et de chasser les démons. Ce message libérateur ne doit-il pas résonner aujourd’hui encore en notre cœur ? Nous sommes appelés à être les témoins du message libérateur de Jésus. Aujourd’hui notre mission est d’éveiller le monde.

Bien sûr, Jésus annonce à ses disciples des persécutions, comme nous l’avons entendu dimanche dernier : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups… » (10, 6) Il annonce sa propre passion. Ce qui se passe pour Jérémie dans la première lecture, se passera pour lui à Jérusalem, et ses disciples le vivront les mêmes persécutions sur les chemins où il les enverra : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître », leur dit-il (10, 24). Et bien il en sera de même pour nous. Nous le savons, annoncer l’Evangile autour de nous n’est pas facile dans un temps où nous sommes ballotés au milieu de toutes sortes de tempêtes, de maladies et de ténèbres.

Jésus aujourd’hui nous dit de ne pas avoir peur. Par trois fois il nous dit : « Ne craignez pas » ; par trois fois, il nous enseigne pourquoi.

La première raison de ne pas avoir peur : « Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé. » Ce qui est connu, du moins pressenti, par chacun d’entre nous, c’est-à-dire la bonne nouvelle du salut, doit être révélé à tout homme. Nous ne pouvons pas garder pour nous cette certitude qui fait vivre. « Ce je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits ». Rien ne doit arrêter le message libérateur de l’Evangile. Il sera toujours le plus fort, il ne pourra jamais être étouffé. Voilà la première raison qui nous est donnée de ne pas avoir peur.

Jésus nous dit une deuxième fois de ne pas craindre : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme. » Il y a une réelle difficulté à faire passer ce message de vie, parce qu’il peut susciter de l’hostilité, de la jalousie, du moins de l’indifférence. Même si notre société occidentale ne persécute pas les chrétiens comme dans certaines périodes de l’histoire – quoique… et l’on sait que dans d’autres régions du monde ils le sont encore -, elle a tendance à marginaliser ceux qui affichent leur différence en croyant au Dieu de Jésus-Christ et en agissant selon leur foi.

Alors, nous sommes placés devant une alternative : soit nous craignons la multitude de dangers qui nous menacent et nous menons une vie angoissée, soit nous craignons Dieu seul, et rien ni personne d’autre ne peut nous menacer, dans la mesure où rien n’échappe à Dieu, pas même les cheveux de nos têtes, dont nous serions bien incapables de dire le nombre. Voici la deuxième raison de ne pas craindre : Dieu est au-dessus de tout, il est avec nous, c’est lui notre force.

Les témoins des siècles passés ont vécu cette expérience et n’ont pas eu peur d’affronter la haine et la violence. Nous pourrions faire mémoire de tous ces martyrs, ces témoins de la Bonne Nouvelle, le premier étant Jean-Baptiste que nous fêtions hier. Et jeudi, nous faisions mémoire de John Fischer, un évêque, et de Thomas More, laïc, père de famille et chancelier du Royaume, au temps de la Réforme en Angleterre sous Henri VIII. Demandons au Seigneur de semer en nos cœurs ce courage et cet enthousiasme nécessaires pour rendre nos paroles et nos actes crédibles, pour nous défendre de la peur.

Jésus nous dit une troisième fois : « Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux ». Ces moineaux comptent parmi les plus petits oiseaux de la création qui sont chers aux yeux de Dieu comme les plus grands de ce monde ! C’est la troisième raison de ne pas avoir peur : nous sommes précieux aux yeux de Dieu !

Ainsi, en ce temps où, à l’occasion de l’été, s’ouvrent largement les horizons de nos rencontres, nous sommes invités à parler, à agir et à témoigner du message libérateur de Jésus ; à le faire sans avoir peur, pour ces trois raisons : d’abord parce que notre foi est grande et vaut la peine d’être transmise, ensuite parce que Dieu est de notre côté et enfin parce que nous sommes précieux pour lui.

Allons-nous être les témoins de cette Bonne Nouvelle ?

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Allez porter ma joie au monde

Paroles et musique : Jean-Jacques Juven

Allez porter ma joie au monde
Par toute la planète
Porter ma joie au monde
Porter ma fête.

  1. Vers les hommes sans lumière,
    Allez porter la paix
    Et cette amitié qui éclaire,
    Portez l’amour qui ne finit jamais.
  2. Aux travaux de cette terre,
    Allez pour la moisson,
    Il y a tant de travail à faire
    Pour moissonner à tous les horizons.
  3. Pour le royaume à construire
    Allez porter vos vies,
    Portez vos pierres et vos rires
    Au monde neuf qui doucement grandit.
  4. Aux enfants de la souffrance
    Allez tendre vos mains,
    Offrir une seconde chance
    Pour inventer ensemble un lendemain.